Abidjan le 16 Octobre 2025 – En campagne dans le N’Zi, la candidate du GP-PAIX affine son offensive politique. Entre discours de réconciliation, promesse de justice sociale et références assumées à la première femme présidente d’Afrique, Henriette Lagou veut incarner l’alternative douce mais ferme.
Le samedi dans la capitale régionale du N’Zi, l’ambiance avait des allures de veille de révolution tranquille. Sur les rives du fleuve N’Zi, au pied du mythique pont de fer du quartier Dioulakro, une foule bigarrée s’est réunie pour écouter celle qu’on surnomme déjà dans la région « la nouvelle Abla Pokou ». Henriette Lagou, candidate du GP-PAIX à la présidentielle de 2025, est venue chercher les voix, mais aussi semer une promesse : celle d’une Côte d’Ivoire réconciliée, apaisée et juste.
Ce n’est pas par hasard si Lagou a choisi cette zone électoralement mixte, socialement fragilisée mais politiquement stratégique. Chômage, précarité, infrastructures absentes : la candidate est venue parler vrai, là où l’État est souvent ressenti comme lointain.
Et elle n’y est pas allée de main morte : « Ce que ma sœur Ellen Johnson Sirleaf a réalisé au Libéria, je veux le faire ici, en Côte d’Ivoire. » Comparaison assumée avec la première femme élue présidente en Afrique, prix Nobel de la paix. Une ambition à la hauteur de ses promesses.
Face à une population attentive, Lagou a déroulé les quatre piliers de son projet de société. Premier axe : une paix durable, fondée sur une réconciliation sincère et un dialogue national permanent. Exit les arrangements de façade. Elle veut des institutions renforcées, crédibles, capables d’arbitrer sans complaisance.
Le second pilier s’attaque à l’épine dorsale du mécontentement populaire : l’économie. Lagou prône un modèle inclusif et équitable, où les richesses ne profitent plus seulement aux élites. Elle entend sortir les jeunes et les femmes de la précarité par la formation, l’innovation locale et le commerce équitable.
« Il faut à la Côte d’Ivoire la paix, rien que la paix », a-t-elle lancé devant une foule conquise, dans un style direct, quasi maternel.
Petite-fille du roi Kongo Lagou, enracinée dans les traditions mais tournée vers l’avenir, Henriette Lagou n’hésite pas à jouer sur le double registre : le respect des valeurs ivoiriennes et la modernité réformatrice. Elle promet une « Côte d’Ivoire des valeurs », où l’effort, le mérite et la justice sociale ne seront plus de vains mots.
À Dimbokro, après Daoukro et Kouassi-Kouassikro, elle trace patiemment sa route. Pas de coups d’éclat, mais une stratégie de proximité, où chaque poignée de main compte, chaque mot touche.
Henriette Lagou ne se contente pas de rêver l’alternance. Elle la prépare, pas à pas. Avec une vision claire, un ancrage populaire affirmé et un discours résolument humaniste, elle bouscule les codes d’un paysage politique masculinisé et souvent polarisé. Reste à voir si l’Abla Pokou du XXIe siècle pourra, elle aussi, rassembler tout un peuple.
JEN