L’ultime séparation avec Bédié / Dénis Kah zion : « La séparation est douloureuse mais le PDCI n’est pas mort »

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C’en est totalement fini? Cette chaleur qui a existé entre un père et un fils depuis plus trois décennies et qui s’est estompée le 1er août 2023 de la façon la plus brutale ? Oui, mais pas le combat politique qui, lui, doit se poursuivre affirme Dénis Kah zion dans ce bref entretien.

Vous êtes aujourd’hui  à Pepressou pour l’ultime séparation avec le président Bédié. Comment vous sentez-vous ?

C’est une séparation très douloureuse pour moi personnellement qui ai côtoyé le président Bédié au moment où je prenais fonction dans la presse d’abord à Fraternité Matin, au nouveau démocrate, à la nouvelle république, au Réveil Hebdo avant de créer mon propre journal le Nouveau Réveil avec son soutien en 2021. J’ai côtoyé l’homme pendant des années. Je suis de l’Ouest et il m’a adopté comme son fils ce qui n’était pas aussi évident. J’ai été fidèle au président Bédié et lui aussi comme père, il m’a adopté. C’est une grande perte. C’est vrai que nous sommes des êtres humains, la vie n’est pas éternel. Toute séparation est douloureuse. Je la ressens profondément. Je l’ai pleuré depuis des mois mais aujourd’hui l’heure est arrivée de cesser les larmes pour que nous puissions continuer son œuvre.

Que retenez-vous de l’homme ?

Difficile de le dire comme ça. Mais, il y a des confidences qu’il a eu à nous faire. Il y a des choses que nous avons vécu à ses côtés dans les missions sur le sommet de la paix en Côte d’Ivoire de 2002 pratiquement jusqu’en 2010. Je me rappelle encore en mars 2011 quand président Alassane Ouattara partait à Addis-Abeba pour le dernier sommet sur la Côte d’Ivoire entre l’opposition et le FPI de Gbagbo, le président Bédié m’a appelé pour me dire que le président Ouattara t’a choisi pour le reportage, il faut donc aller. Or c’était un voyage risqué parce que ce jour là, les avions ne devraient pas survoler le ciel ivoirien. J’ai pris mon courage à deux mains et nous sommes partis. Nous étions douze dans l’avion. Quand je lui ai dit que tout s’est bien passé. Il m’a dit que tu es mon fils, je te savais courageux. Tu as fait ce voyage, tu as ma confiance. Des années ce sont écoulés, nous avons travaillé ensemble avec le parti au pouvoir et après nous sommes sortis. J’ai suivi mon père dans l’opposition. J’étais PCA de la poste, j’ai accepté de perdre mon poste pour rester fidèle à mon père. Je lui dois fidélité jusqu’au jour où il a eu son dernier souffle. Mais le PDCI n’est pas mort. Il est là et donc nous devons assurer l’héritage du PDCI-RDA auprès du président Tidjan Thiam qui d’ailleurs m’a fait confiance en me nommant haut représentant du PDCI-RDA dans le district des montagnes. Et cette fonction je vais l’assumer au nom du président Bédié mais au nom aussi de la confiance que le président Thiam place en moi.

 

Êtes vous confiance pour la suite du combat avec le PDCI-RDA pour les challenges à venir ?

Bêh, je suis confiant. C’est un combat qui va commencer et nous devons nous apprêter pour y aller. Moi, j’ai le plus grand district après celui d’Abidjan; le district des montagnes. Je m’organise déjà. Vous avez vu la grande mobilisation des mes parents, de mes doyens avec à sa tête, le ministre d’État Émile Constant Bombet . Tout n’est pas de dire je vais faire mais nous allons faire. Pour cela nous allons nous organiser pour aller jusqu’au bout. Nous avons 3 millions d’habitants. Après Abidjan, nous avons le plus gros électorat. Cela veut dire que nous avons notre mot à dire.

JEN

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