San-Pédro (Côte d’Ivoire) le 27 juin 2024 – À l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de l’Enfant Africain, un panel sur le thème : « Une éducation inclusive et/ou adaptée pour une meilleure protection des enfants en Côte d’ivoire » Quels défis? S’est tenu à San-Pedro le mardi 25 juin 2024.
Organisé par l’ONG Charité-Vie, cette rencontre a abordé plusieurs sujets en rapport avec les fondamentaux d’une éducation inclusive et ses exigences.
En effet, pour le Président du Conseil d’Administration de cette ONG, Serge Ebé, il s’agit d’attirer l’attention des gouvernants sur la situation des enfants en formation dans un système dit normal et ceux en situation de handicap tels.
« A travers cette célébrations nous voulons, au-delà des enfants, interpeler les décideurs pour dire qu’aujourd’hui, l’enfant doit être au cœur des décisions politiques dans la mesure où il représente l’avenir. Si ces enfants n’ont pas une bonne formation et une bonne éducation, il va s’en dire que c’est le pays qui va en pâtir ! Commémorer cette journée-là, est pour nous, le lieu d’interpeler les décideurs, d’insister pour que les infrastructures soient créées, pour que le cadre soit créé afin que nous ayons une éducation crédible et inclusive pour nos enfants » a-t-il indiqué.
L’éducation pour tous est un slogan qui peine à être effectif en Côte d’Ivoire. C’est, du moins, le constat fait par le président de la Coalition des Organisations et Associations d’Enfants de San-Pedro, Ouattara Lassina qui relève quelques difficultés liées à l’éducation inclusive.
« De nombreux enfants en situation de handicap ne vont pas à l’école, et certaines filles n’ont pas accès à l’éducation, simplement, parce qu’elles sont des filles » a dénoncé Lassina Ouattara.
Les infrastructures scolaires de San Pedro sont-elles adéquates pour accueillir tous les enfants?
En effet, d’après les différents panélistes, les enfants en situation de handicap rencontrent d’énormes difficultés pour jouir normalement de leur droit à l’éducation. Puisque, les supports et les équipements utilisés dans le milieu scolaire, constituent, une difficulté pour ces personnes. Le curricula et les référentiels de formation des enseignants en langage des signes en sont des preuves.
Pour alors mieux inclure les enfants en situation de handicap dans le système, ‘’les offres éducatives doivent s’adapter à leur situation’’, suggère Séka Monnet Blaise, Secrétaire général de la DRENA de San-Pedro.
De son côté, Mme Mani Nicette Stella, coordonnatrice IFEF à la direction régionale du ministère de la femme, de la famille et de l’enfant de San-Pédro, insiste, pour sa part, sur le fait que l’environnement ne permet pas souvent aux personnes handicapées de s’épanouir.
Selon les panelistes, plusieurs défis sont à relever. Il s’agit, entre autres, de la gouvernance et le financement de l’éducation inclusive. Ainsi, le management, les approches, les stratégies, les initiatives, les expériences, les bonnes pratiques en matières de gestion pourraient être assez salutaires, selon tous.
Maintenir les enfants à l’école, pour ceux qui n’arrivent pas à avoir un seul repas par jour est un des défis soulevés par les panelistes.
Que faire pour les maintenir en classe et en bonne santé ? Telle est la problématique à laquelle Dr Atri Kouassi Daniel, président d’une l’Ong, soucieuse de l’avenir des enfants. Il invite chacun à apporter une réponse. Dans la région de San-Pedro, souligne-t-il, de nombreux enfants qui parcourent de longues distances pour aller à l’école, n’arrivent pas à terminer l’année scolaire. Selon lui, le retrait du programme alimentaire mondial de la Côte d’Ivoire depuis 2017 a eu pour conséquence un manque de provisions dans la plupart des cantines scolaires. L’abandon de la visite médicale systématique sont également à l’origine du décrochage des écoliers et des mauvais résultats scolaires.
Pour lui, fournir un soutien aux cantines scolaires et œuvrer pour des soins de santé essentiels à ces enfants, quelle que soit leur situation de handicap est une façon de les prendre en compte.
Ce panel s’inscrit dans le Plan d’action à la promotion et à la protection des droits des enfants dans le cadre du Programme de Renforcement des Capacités des Organisations de la Société Civile pour les Droits de l’Enfant (PROSCIDE), anciennement connu sous le nom de SIDA-CSO.
Zétia