CAN 2023: Les populations de San-Pedro crient leur colère

470

 

Abidjan le 06 novembre 2023 – La phase finale de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023 se déroulera du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire dans 5 villes dont celle de San-Pedro. Ici, les populations avaient poussé un ouf de soulagement pour le choix porté sur leur localité qui abritera pour la première fois des matchs de la Coupe d’Afrique des Nations.
Malheureusement, à quelques mois du déroulement de cette compétition, ce soulagement s’est évanoui. Les populations déplorent leur non-implication dans l’organisation de cette Can.
Elles l’ont fait savoir le samedi 4 novembre 2023 à la délégation du COCAN qui séjourne depuis le lundi 30 octobre dans la cité balnéaire. Objectif; confier à toutes les couches sociales de la région, une mission de mobilisation des populations autour de la coupe d’Afrique Féminine.
Et c’est au cours de ces échanges du samedi 4 novembre 2023, d’abord à la salle de réunion de la Chambre de commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI) de la ville et ensuite à la préfecture que la majorité des intervenants ont crié leur mécontentement. « Les populations locales ont été ignorées dans l’implication de l’organisation de la CAN », ont tous dénoncé.

« En tant que responsable des Organisations de la société civile de San-Pedro, je n’ai aucune connaissance des activités de sensibilisation dans le cadre de la CAN. Et, je suis parfois surpris que des responsables d’ONGs d’Abidjan m’informer de certaines activités de sensibilisation à mener à San-Pedro. Je note que leur appel est le fait qu’ils ne maitrisent pas la localité. Alors pourquoi donc ne pas associer les OSC locales pour une sensibilisation plus efficace ? », s’est offusqué Seydou Camara, président de la faîtière des Organisations de la société civile de San-Pedro .
Pire, Mme Guédé Sali, présidente des associations féminines de San-Pedro note un mépris du COCAN vis-à-vis des populations de San-Pédro.
« A chaque fois que tu te présentes pour demander des stands pour proposer tes services, on te dit carrément que tout est gérer a Abidjan et qu’il n’y a pas de stands », affirme-t-elle avant que le clou ne soit enfoncé par Madeleine Adjiri, celle que les populations de San-Pédro appelle Maman  »gombo ».
« C’est parce qu’aujourd’hui, les gens ne peuvent pas se déplacer avec les hôtels sinon tous les hôtels d’Abidjan allaient venir à San-Pedro. Si nous les habitants de San-Pedro, si nous les restauratrices et restaurateurs de San-Pedro, on ne peut pas bénéficier des retombées de la CAN, comment voulez-vous que, nous, soyons mobilisés autours de la Can ? », a-t-elle dénoncé.
Pourtant, insistent tous les intervenants, impliquer les populations locales à l’organisation, devrait être l’étape essentielle pour garantir une mobilisation véritable autours de la CAN.
« Lorsque 99% du comité d’organisation locale sont des personnes envoyées d’ailleurs à San-Pedro pour faire le travail, ça signifie simplement que vous négligez les potentielles intellectuelles de ceux qui sont ici et ça, c’est une humiliation pour nous habitants de San-Pedro », relève , très remonté, Djakité Moussa, membre du bureau de la jeunesse communale de San-Pedro.
Pour le délégué régional du Conseil National de jeunes de Côte d’Ivoire (CNJCI) San-Pedro, Bamba Karnan Guillaume, il est temps pour le Cocan de rectifier le tir sinon « si rien n’est fait après ce constat, l’on verra une démission collective à San-Pedro ».
Répondant aux griefs des populations de la cité balnéaire, Gabriel Tiako, chef de la délégation dit avoir pris bonne note de toutes les préoccupations et que celles-ci seront remontées aux décideurs pour y apporter des solutions.
« Les différentes rencontres nous ont fourni des préoccupations fondées sur les opinions des populations locales provenant de plusieurs couches sociales. Nous allons remonter ces différentes préoccupations pour qu’ensemble nous puissions réussir l’organisation de cette CAN», a-t-il promis tout en invitant tout de même les populations à s’organiser et s’approcher du COLOCAN, pour transmettre leurs préoccupations.
Zetia