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Afrique subsaharien : les solutions du FMI face à la pénurie de financement

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Abidjan le 09 Mai 2023 – Frappé de plein fouet par une pénurie de financement, le Fonds Monétaire International (FMI) propose quatre pistes d’action qu’il juge prioritaire aux dirigeants subsahariens pour remédier aux déséquilibres macroéconomique dans un contexte de contrainte financière aigue.

En effet, dans son rapport du 08 mai 2023 portant ; « perspectives économiques régionales/Afrique subsaharienne : la grande pénurie de financement », le FMI est catégorique.

« La croissance économique de l’Afrique subsaharienne a chuté à 3,6 % en 2022, contre 4,1 % en 2021, et devrait descendre à 3,1 % en 2023. L’atonie de l’économie mondiale, l’inflation persistante et les conditions financières difficiles liées à un endettement élevé contribuent à ce déclin », a déclaré lundi 08 Mai 2023 à Abidjan Luc Eyraud, chef des études sur l’Afrique au FMI lors du lancement du rapport sur les perspectives économiques régionales sur l’Afrique subsaharienne « L’activité économique, poursuit Luc Eyraud, devrait ralentir la deuxième année consécutive dans cette partie du continent africain ».  C’était en présence du ministre ivoirien de l’économie et des finances, Adama Coulibaly et l’Ambassadeur de l’Union Européenne à Abidjan, Madame Francesca Di Mauro.

La grande pénurie de financement

Selon le rapport, plusieurs facteurs sont à l’origine de cette pénurie de financement que traversent les pays subsahariens.

‘‘L’Afrique subsaharienne est dépendante des exportations occidentales’’. Déjà éprouvé par les effets de la covid-19, elle subit aujourd’hui les conséquences de la guerre en Ukraine », explique le document qui souligne aussi que ‘‘la hausse des taux d’intérêt au niveau mondial, la hausse des spreads sur les obligations souveraines, et la dépréciation des monnaies de la région par rapport au dollar’’ sont autant d’éléments qui n’encouragent pas les bailleurs.

Pour y faire face donc, le Fonds Monétaire International recommande quatre domaines d’actions prioritaires aux dirigeants de cette partie de l’Afrique pour corriger les déséquilibres macroéconomiques.

Selon le FMI, les dirigeants de cette partie de l’Afrique doivent commencer par rééquilibrer les comptes publics et renforcer la gestion des finances publiques. Cela consiste à augmenter les recettes publiques, à améliorer la gestion des risques budgétaires et à s’engager avec diligence à gérer la question de l’endettement.

Aussi, la politique monétaire des dirigeants doit-elle tenir compte de la trajectoire descendante bien amorcée de la fourchette du taux d’inflation acceptable et attendu par les banques centrales.

Egalement, les pays subsahariens doivent laisser les taux de change s’ajuster et atténuant les effets économiques néfastes des dépréciations notamment l’accélération de l’inflation et la hausse de l’endettement.

Et enfin prioriser la santé et l’éducation. Veiller à ce que d’importantes actions climatiques ne soient pas financées au détriment de celles-ci.

Pour le ministre ivoirien de l’économie et des finances, Adama Coulibaly, ces recommandations répondant aux enjeux actuels de la recherche des fonds, se dit satisfait. « Les recommandations formulées dans ce rapport sont importantes mais surtout didactiques. Si elles sont mises en œuvre, des solutions peuvent être trouvées à la problématique de la pénurie de financement », s’est-il réjoui.

JEN