Abidjan le 03 Mai 2023 – Comment renforcer la participation politique et citoyenne des personnes handicapées dans les processus électoraux en Côte d’Ivoire ? En d’autres termes, comment faciliter l’accès des personnes handicapées aux différents scrutins organisés dans le pays ? Tel est le souci de la confédération des organisations des personnes handicapées de Côte d’Ivoire (COPH-CI) qui organise du 2 au 4 mai 2023 à l’intention des médias et des acteurs politiques pour une meilleure vulgarisation des acquis mais aussi de la mise en œuvre des recommandations faites depuis Grand-Bassam en Mars 2022, lors d’un atelier de réflexion sur le sujet. Un plaidoyer a alors été lancé à l’endroit des autorités pour que les conditions facilitant leur participation aux processus électoraux soient prises en compte.
« Cofinancé par l’union européenne et l’Ong CMB (cgristian blind mission) à hauteur de 500 milles euros, soit plus de 300 millions de FCFA, le projet mis en œuvre par la COPH-CI est dans sa phase finale. Cela fait presque 3 ans qu’il est mis en œuvre. Lors de l’atelier organisé avec la CEI, des recommandations ont été faites en vue de l’adoption d’une nouvelle loi électorale plus inclusive. Pour y arriver, il faut tout le monde s’y mette », a expliqué Alfred Kouassi, chef du projet ‘‘renforcement de la participation politique et citoyenne des personnes handicapées dans les processus électoraux en Côte d’Ivoire’’.
En effet, se faire assister lors du vote, n’est pas la solution puisqu’il ne garantit pas, selon lui ni le choix, ni le secret du vote.
Mieux l’assistance, telle qu’elle est pratiquée, infantilise ou dévalorise la personne handicapée. « Le choix est souvent fait par celui qui accompagne par exemple le non-voyant. Le doigt est guidé dans la case du choix de celui qui l’accompagne. Il en est de même pour les sourds muets dont l’information n’est pas donnée sur le processus et le choix à opérer par eux-mêmes. Il y en a pas mal d’exemple comme ça qu’on peut citer », a déploré l’expert en question d’handicap pour qui seules les textes de loi garantissant la participation inclusive rendent à la personne handicapée son indépendance.
Alors que la Côte d’Ivoire est État partie de la convention relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée en 2014 et inscrite dans Constitution ivoirienne, les dispositions de son application effective ne sont pas jusque-là pas réunies. Le moment est donc venu, estime monsieur Kouassi pour qui, seule une communication de masse et inclusive peut aider à changer les donnes et permettre aux personnes vivant avec un handicap, et qui ont de réelles capacités intrinsèques et qui nourrissent également d’ambition de se mettre au service de leurs concitoyens d’y arriver.
Évoquant ici les articles 8 et 9 de la convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, portant sur la sensibilisation (art 8) et l’accessibilité (art 9), la responsabilité de l’État de Côte d’Ivoire est engagée à la date de ratification de ladite convention. Dès lors l’obligation lui incombe de prendre les mesures immédiates, efficaces et appropriées pour sensibiliser la société, combattre les stéréotypes, les préjugés et faire connaître les capacités des personnes handicapées dans l’accomplissement d’une tâche. C’est ce que stipule l’article 8.
En ce qui concerne l’article 9; il s’agit de rendre à la personne handicapée son autonomie, son indépendance lui permettant de participer pleinement à tous les aspects de la vie.
Et la contribution des médias dans ce combat de restauration de ces droits mais surtout de la dignité de la personne handicapée, paraît cruciale, selon la COPH-CI. Pour Alfred Kouassi les médias, en plus de leur rôle d’éducation, informent les populations sur la structuration de la société.
Jules Eugène N’DA