Abidjan le 09 Février 2023 – Gabegie, fraudes, népotisme. Voilà le mode de gestion opéré par Bamba Kassoum juste après son installation à la tête de la Chambre Nationale des métiers de Côte d’Ivoire (CNMCI) au terme de l’élection de 2012 qu’il a remportée avec brio.
11 ans de complaisance et de défiance des règles de bonne gouvernance prônée par le chef de l’Etat. 11 ans sans élection là où la mandature est établie pour une durée de 5 ans.
Dans plusieurs documents de dénonciation ou de recommandation après constat de l’ampleur de la gestion hors norme, le tout puissant président concentrant entre ses mains les pouvoirs du secrétariat exécutif et celui de la direction des ressources humaines, ordonnance les décaissements, embauche et exécute les programmes de l’Assemblée Générale.
En effet, dans une note de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (Uemoa) en date du 5 novembre 2018, il est clair que l’institution sous la gouvernance de monsieur Kassoum Bamba est loin d’être un modèle de gestion des affaires.
« Monsieur le président, la commission de l’Uemoa a commandité un audit du projet visé en objet (voir fax simulé) afin de s’assurer de la bonne exécution des ressources qui y ont été allouées », peut-on lire en introduction du courrier de justification des dépenses relatives à l’aide budgétaire française obtenue en appui aux petites entreprises artisanales de la zone Uemoa.
Gestion défiant les règles de la bonne gouvernance
Dans une gestion informelle, opaque, en l’absence d’un système comptable moderne permettant une traçabilité des dépenses et autres entrées, l’argent du contribuable (subvention de l’Etat) et autres appui extérieur ont été pompées et manipulées à souhait par le stylo à bille du président de la Chambre des métiers de Côte d’Ivoire qui acte les décaissements et les embauches.
« Les auditeurs affirment qu’une bonne partie des documents demandés (pièces justificatives des dépenses, documents relatifs à la passation des marchés) n’ont pas été rendus accessibles », souligne le document.
Cette situation est qualifiée de préoccupante par la commission de l’Uemoa. Qui, ne voulant donc pas voir sa crédibilité prendre un coup auprès de ses partenaires financiers, a alors enjoint la CNMCI à lui transmettre dans un bref délai (avant le 20 novembre 2018) les éléments justificatifs des dépenses portant sur plus de 147 millions de FCFA. Une injonction qui tombe dans l’oreille de sourds.
« Les machines, matériels et équipements décrits ci-après doivent être livrés neufs, non usagés, du modèle le plus récent ou courant, et incorporant toutes les améliorations en matière de conception et matériaux. » Voilà décrit le type de matériels, machine et équipement souhaités par le programme pour lequel les ressources ont été allouées.
Mais, les centres de ressources professionnelles dont celui de Man, région des montagnes, ne recevront pas les matériels indiqués pour leur fonctionnement.
Dans une précédente note de protestation, un collectif d’artisans de Man dénonçait déjà la gestion hors norme faite par les autorités de l’institution. Ce collectif exigeait dès lors la dissolution du comité de gestion de ce centre du site de l’ex-capen. Il n’a pas aussi été entendu.
Népotisme ; règle de gouvernance à la CNMCI
Alors que la CNMCI est dotée d’un service de ressource humaine, les entretiens et embauches sont toujours l’affaire du président dont la mission principale est d’envisager le développement de l’artisanat pour le bonheur d’un secteur dont les acteurs sont estimés à plus de 6 millions. Il en est de même pour les primes et autres gratifications. Seul un cercle restreint en a droit sous une gouvernance jamais égalée à la Chambre des métiers. Plus de 10 ans sans élection!
S’appuyant sur la faiblesse des textes de la chambre des métiers qui ne spécifient pas les clairement les limites du pouvoir du président, mademoiselle C.Y.A., titulaire d’un Dut en économie et gestion agropastorale a été engagée par président Kassoum en qualité de chargé de promotion des énergies renouvelable sans consulter le RH et le secrétariat exécutif pour voir si le besoin et le poste sont en adéquation avec le profil de formation de la nouvelle employée.
Dans cette même dynamique des passeports de services et visas sont offerts à des amis au détriment des vrais bénéficiaires. Le pot-au-rose ayant été découvert par l’Ambassade de France, elle a alors annulé un visa des Etats Schengen octroyé à un des protégés du président Kassoum.
( fax simulé).
O.K.I. est présentée comme présidente de la Chambre de Métiers du Département de Gagnoa là où le président élu se nomme D.M., également président de la Chambre Régionale de Métiers de Daloa.
D.N.A.P. est présentée comme présidente de la Chambre de Métiers du Département de Minignan en lieu et place du président élu S.K.
S.A.L. présenté comme président de la Chambre de Métiers du Département de Koumassi en lieu et place du président S.S., par ailleurs président de la Chambre Régionale de Métiers Lagunes Sud.
Mlle T.Y.B. est présentée comme présidente de la Chambre de Métiers du département de Soubré qui, lui, dépend de la chambre régionale de San-Pédro en lieu et place du président B.G., Commissaire aux comptes de la Chambre Nationale de Métiers dont la compétence s’étend à la zone de Soubré
Du faux et usage de faux
De même S.D. est présentée comme présidente de la Chambre de Métiers du département de Kaniasso en lieu et place du président élu F.Y.
Quant à Y.C., alors que le président Kassoum la présente comme une élue à la Chambre de Métiers du département de Saralah (département du nouveau découpage administratif), elle est également présentée au ministère des Affaires Etrangères comme une administrative. Qui occupe le poste de Secrétaire du Bureau de la Chambre du département de Korhogo comme l’atteste la note verbale N° 458/MEMAE/CAB-1/SPAK/2014 du Ministère d’Etat, Ministère des Affaires Etrangères
G.D.S.P. est présenté comme le président de la Chambre de Métiers du département de Toumodi en lieu et place du président élu K.K.G., par ailleurs président de la Chambre Régionale de Métiers de Yamoussoukro.
I.T.Ed. est présenté comme présidente de la Chambre de Métiers du département de Bloléquin en lieu et place du président élu, O.C.J
B.M. présenté comme le président de la Chambre du département de Tiébissou quand bien même il n’y ait pas eu d’élu dans ce département.
Voilà, depuis plus d’une décennie les actions que conduit le premier responsable des artisans de Côte d’Ivoire dont l’avènement à la tête de l’institution ne suscite plus engouement chez les acteurs dont la base de données indique un recensement d’à peine 14.580 artisans au 31 octobre 2021.
Jules Eugène N’DA